Dans une démarche de constante évolution, la chambre des notaires de Paris lance le projet « Nous Réinventons le Notariat du Grand Paris ». Pouvez-vous nous en préciser les contours ?
Nous avons lors de notre assemblée générale du 28 novembre dernier fait un point d’étape sur notre projet « Nous Réinventons le Notariat du Grand Paris » lancé au début de cette année.
L’objectif est clair : l’environnement économique, sociétal et technologique dans lequel nous intervenons est en transformation. En France mais, plus particulièrement, au sein de la métropole de Paris où nous exerçons. En raison des projets du Grand Paris, mais surtout du dynamisme de la région Capitale avec ses 12 millions d’habitants.
Ce mouvement va se poursuivre, alors même que deux ans et demi après le vote de la loi Croissance, la libéralisation de l’installation des notaires est entrée en vigueur.
Notre compagnie doit faire face à ces changements en se réinventant, pour reprendre une expression souvent employée.
Cela signifie mobiliser tous les offices autour des mutations que nous devons réussir, mais aussi favoriser autant que possible l’innovation, la prise d’initiatives et de risques, car c’est indispensable. Les chantiers sont nombreux : qualité de service, développement d’activités nouvelles, révolution numérique, culture du management dans des offices publics qui sont aussi des entreprises…
Vous souhaitez également mettre en place la « Chambre de jeunes ». Comment sera-t-elle constituée et quel sera son rôle au sein de la chambre de Paris ?
Notre profession attire beaucoup de jeunes juristes. La durée des études est longue puisqu’elle nécessite, après un master 2 sélectif, deux années de formation.
Contrairement aux avocats, notre profession dissocie le diplôme et le titre car une formation pratique au sein des offices est nécessaire pour s’exercer au bon exercice de la profession. La formation juridique ne suffit plus. Il faut élargir notre champ de compétences.
Ce sont ces jeunes que nous voulons associer à nos actions et à nos réflexions dans le cadre d’une « Chambre de jeunes » qui sera consultée régulièrement et recevra toutes les informations pour rendre des avis utiles. Pour nous communiquer l’enthousiasme de la jeunesse.
L’Autorité de la concurrence a tiré un premier bilan relatif aux créations d’offices. Que souhaitez-vous souligner à propos de l’accueil des nouveaux notaires de votre compagnie ?
L’accueil des notaires qui s’installent à Paris s’engage seulement puisque les nominations sont très récentes.
Nous avons, dès juillet dernier, invité à nous rencontrer tous les candidats notaires tirés au sort en rang utile. Nous avons répondu aux questions qu’ils se posaient et les avons mis en contact avec leurs interlocuteurs utiles.
Nous organisons le 14 décembre une nouvelle réunion pour les candidats nommés. Ce sera cette fois une réunion d’intégration. Nous nous félicitons du succès que notre compagnie a enregistré dans les choix des jeunes diplômés notaires. Nous sommes heureux que trois sur quatre soient des diplômés notaires formés dans nos offices. Nous accueillons néanmoins avec beaucoup d’intérêt les confrères qui vont diversifier l’activité de leur office, ou les jeunes diplômés ayant étudié dans les régions.
L’installation à Paris et dans sa proche couronne n’est pas facile dans la mesure où il n’existe pas toujours de clientèle de proximité. Il faut se faire connaître, manifester sa plus-value, avoir une spécialisation. Les coûts de gestion sont plus élevés qu’ailleurs. La concurrence est déjà vive. Mais les opportunités existent, le besoin de service notarial est de plus en plus fort. Notre objectif est de permettre la pérennité des installations, et le bon fonctionnement des nouveaux offices.
Avec nos nouveaux confrères, nous devons nous réinventer ensemble. C’est un objectif exaltant.
(Propos recueillis par Liliane Ricco)
Rédaction Lextenso