L'INSEE vient de publier Les entreprises en France, édition 2019. Cet ouvrage est structuré en trois parties, la dernière comprenant un ensemble de fiches thématiques et sectorielles.
Le tissu productif en 2017. En 2017, les entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers réalisent 1 064 milliards d’euros de valeur ajoutée, soit 52 % de la valeur ajoutée de l’ensemble de l’économie française. Le tissu productif est très concentré : environ 250 grandes entreprises emploient 27 % des salariés, réalisent 33 % de la valeur ajoutée totale et portent 46 % du total de bilan.
À l’opposé, les micro-entreprises sont très nombreuses mais n’emploient que 19 % des effectifs salariés, réalisent 17 % de la valeur ajoutée et portent 9 % du total de bilan.
Les activités tertiaires concentrent 63 % de la valeur ajoutée ; les entreprises industrielles en réalisent 28 %. Enfin, 9 % de la valeur ajoutée revient à la construction.
Les créations d'entreprise. En 2018, 691 300 entreprises ont été créées (+ 100 000 par rapport à 2017). Le nombre total de créations d’entreprises augmente ainsi de 17 % et atteint un nouveau record. Cette hausse est principalement due à l’essor des immatriculations de micro‑entrepreneurs (+ 28 %), avec 308 300 immatriculations, soit 45 % de l’ensemble des créations d’entreprises.
Les créations d’entreprises individuelles classiques augmentent fortement aussi (+ 20 %), tandis que les créations de sociétés croissent de façon nettement plus modérée (+ 2 %). Cette progression concerne tous les secteurs d’activité.
En 2018, comme en 2017, les sociétés par actions simplifiées (SAS) représentent 61 % des sociétés créées. Leur part était de 56 % en 2016 et de 48 % en 2015. Au sein de cette catégorie juridique, la part des SAS à associé unique ou unipersonnelles reste majoritaire et se stabilise (37 % des sociétés créées en 2018, comme en 2017).
Les créateurs d’entreprises individuelles ont en moyenne 36 ans. La part des moins de 30 ans est de 38 %. Elle atteint 50 % dans les activités de conseil pour les affaires et autres conseils de gestion. Les femmes sont à l’initiative de 39 % des immatriculations.
En 2016, le taux de création d’entreprises est de 9,8 % en France dans l’économie marchande hors agriculture et hors activités des sociétés holding, contre 14,6 % au Royaume‑Uni et 6,7 % en Allemagne.
Les groupes de sociétés. Fin 2017, 468 000 sociétés présentes sur le territoire français sont organisées sous forme de groupes de sociétés ou contrôlées par des collectivités publiques. Ces groupes sont majoritairement de petite taille ; seuls 289 d'entre eux peuvent être considérés comme de « grands groupes », 5 600 sont de taille intermédiaire, 65 700 petits ou moyens et 62 400 sont des micro-groupes. Enfin, 63 % d'entre eux ont moins de 3 sociétés sur le sol français, et seuls 3 % en ont au moins 10.
Par ailleurs, 85 % sont franco‑français. À l’inverse, les firmes multinationales sous contrôle français ne représentent que 5 % des groupes présents sur le sol français mais emploient 46 % de leurs salariés.
Parmi l’ensemble des groupes, près de 68 000 comptent des sociétés financières (83 000), principalement dans les secteurs des holdings (77 %), des fonds de placement (11 %), de la gestion de fonds (7 %) et des autres intermédiaires monétaires (4 %). 467 groupes de plus de 2 sociétés ne contiennent que des sociétés financières.
En outre, 813 groupes multinationaux ont une partie française réduite à une seule société financière. La partie financière des groupes non financiers est en général réduite. Ainsi, 60 % des groupes n’ont aucun de leurs salariés dans des sociétés financières et seuls 5 % en ont plus de la moitié. En revanche, ces sociétés financières enregistrent une part importante du bilan comptable des groupes puisque, dans plus d’un tiers des groupes non financiers, les sociétés financières détiennent plus de la moitié du total du bilan et, dans 12 %, au moins les trois quarts.
Impôt sur les sociétés. En 2017, près de 1,9 million de sociétés ayant une activité en France sont assujetties à l’impôt sur les sociétés (IS) et 1,8 million d’entre elles en sont redevables. Parmi les redevables, 98 % sont des sociétés indépendantes et 130 000 sont membres d’un groupe fiscal (34 000 groupes). Moins de la moitié (49 %) déclare un résultat fiscal positif mais des disparités existent selon la taille de l’entreprise : seules 47 % des micro-entreprises dégagent un bénéfice, contre 60 % pour les PME et 75 % pour les grandes entreprises.
Les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et les grandes entreprises (GE) concentrent 54 % de la base imposable alors que ces deux catégories ne représentent que 0,4 % des entreprises. A contrario, les PME, qui représentent 99,6 % des entreprises, déclarent 46 % de la base imposable.
En 2017, le total des créances croît de manière importante (+ 16 %) par rapport à 2016 en raison de la forte augmentation du montant du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), qui s’établit pour 2017 à 20,8 milliards d’euros (+ 21 %).
L’innovation dans les entreprises en Europe. Entre 2014 et 2016, dans l’Union européenne à 15 pays (UE15), 57 % des sociétés de 10 salariés ou plus ont réalisé des innovations, technologiques ou non. Cette part varie de 37 % en Espagne à 68 % en Belgique. Elle est proche de la moyenne en France (58 %) et supérieure en Allemagne (64 %).
En 2016, la proportion de sociétés innovantes de l’UE15 retrouve son niveau de 2008, après avoir baissé entre 2008 et 2012. De plus, l’écart entre l’Allemagne, pays leader en 2008, et les autres pays se réduit.
(INSEE Références, 3 déc. 2019)
Rédaction Lextenso