Avec une croissance moyenne de 0,5 % par an depuis 10 ans, la population augmente plus vite dans les communes peu denses, notamment celles situées dans la périphérie des principales villes, témoignant ainsi de la poursuite de l’étalement urbain.
Une croissance plus élevée dans les communes peu denses
Au 1er janvier 2017, 66 524 000 habitants vivent en France (hors Mayotte). En 10 ans, la population a augmenté de 0,5 % par an en moyenne, soit 292 400 personnes supplémentaires chaque année.
La croissance de la population diffère selon le degré de densité des territoires. Ainsi, entre 2007 et 2017, la croissance est plus forte dans les communes peu denses, prolongeant la tendance des trois décennies précédentes. La population de ces communes augmente en moyenne de 0,6 % par an, soit 0,2 point de plus que celle des communes denses ou de densité intermédiaire et 0,5 de plus que celle des communes très peu denses.
Ces communes peu denses, peuplées pour 90 % d’entre elles de 200 à 3 000 habitants, se situent pour plus de la moitié (56 %) dans les couronnes périurbaines des principales agglomérations.
En 2017, ces communes regroupent 29 % de la population sur 59 % du territoire. Depuis 2007, leur population augmente annuellement de 121 000 habitants. Elles contribuent ainsi à 41 % de la croissance démographique française, contre 30 % pour les communes denses (88 200 habitants supplémentaires) et 27 % pour celles de densité intermédiaire (79 600).
Le rythme de croissance des espaces peu denses témoigne ainsi de l’intensification des liens entre les villes et leur périphérie, marquée par la dispersion des lieux d’habitation et le développement des mobilités vers les principaux pôles d’emploi et de services.
Une densité de population qui se renforce dans les espaces déjà denses
Après une période de faible croissance entre 1975 et 1990, le rythme de progression de la population des communes denses s’est stabilisé à 0,4 % par an, alors qu’il ralentit dans les espaces de plus faible densité. Concentrant 38 % de la population sur 2 % de la superficie nationale, c’est au sein de ces territoires que l'augmentation de la densité de population est la plus forte.
En 10 ans, le nombre annuel d’habitants supplémentaires par km² (+ 9) est 18 fois supérieur à la moyenne nationale. Il dépasse 15 habitants par km² au sein des communes densément peuplées dans et autour d’Annemasse (+ 54), Lyon et Montpellier (+ 30), Toulouse (+ 26), Nantes (+ 24), Paris (+ 20) et Bordeaux (+ 17).
Liées à la croissance des espaces densément peuplés, de vastes zones se densifient (entre + 0,2 et + 2 habitants au km²) autour du pôle parisien et des grandes agglomérations de la façade atlantique, d’Occitanie, des sillons alpin et rhodanien et du pourtour méditerranéen.
Les mouvements migratoires
Dans les communes denses, la croissance démographique provient essentiellement d’un nombre de naissances très supérieur à celui des décès, le solde migratoire apparent (différence entre le nombre de personnes entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties) étant en moyenne négatif.
À l’inverse, le dynamisme des espaces peu denses est majoritairement porté par leur attractivité : les habitants qui s’y installent sont plus nombreux que ceux qui les quittent.
Depuis 2007, cet excédent des arrivées sur les départs génère ainsi une hausse de leur population de 0,5 % par an en moyenne, contre + 0,2 % par an dans les communes très peu denses et + 0,1 % dans celles de densité intermédiaire.
Désormais, en France métropolitaine, la croissance dans les communes peu denses due aux seuls mouvements migratoires est identique quelle que soit leur distance à la commune dense ou de densité intermédiaire la plus proche. Ce n'était pas le cas sur les périodes précédentes où l’attractivité déclinait au fur et à mesure que l’on s’en éloignait.
Pour autant, ayant une population plus jeune, les communes peu denses les plus proches des villes bénéficient d’un solde naturel positif. Cet excédent naturel explique dorénavant la plus forte croissance de ces communes par rapport à celles qui en sont plus éloignées. Ce processus démographique se vérifie également pour les communes très peu denses.
La population des espaces de faible densité augmente
La croissance démographique des espaces peu et très peu denses concerne 8 départements sur 10. Au niveau départemental, le rythme de croissance de la population dans ces espaces est en général plus élevé que celui des espaces denses ou de densité intermédiaire, même si leur contribution à la croissance totale est plus faible du fait de leur poids démographique. Les espaces peu et très peu denses les plus dynamiques se situent dans les départements où les communes plus denses progressent également fortement.
La population des espaces denses ou de densité intermédiaire baisse ou est stable dans 45 départements situés au centre de la France, en Normandie ainsi que dans le quart nord-est. Il s’agit des départements où la croissance démographique est la plus faible. Dans 13 de ces départements, la croissance des espaces peu ou très peu denses permet une hausse de leur population : Calvados, Dordogne, Doubs, Eure, Eure-et-Loir, Finistère, Loir-et-Cher, Lot, Lot-et-Garonne, Mayenne, Sarthe, Somme et Vienne.
Entre 2007 et 2017, la population baisse quel que soit le niveau de densité des communes dans 7 départements : Creuse, Guadeloupe, Haute-Marne, Indre, Martinique, Nièvre et Orne.
(INSEE Focus n° 177, 30 déc. 2019, par Vallès V.)
Rédaction Lextenso