Dans le contexte actuel de crise sanitaire, la Dares publie chaque semaine, en collaboration avec la Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) et Pôle emploi, un suivi d’indicateurs éclairant la situation sur le marché du travail. De manière inédite, les indicateurs proposés sont issus de l’exploitation de données journalières ou hebdomadaires. Ils sont donc nécessairement plus fragiles que ceux traditionnellement diffusés sur ces différentes thématiques. Ils sont également susceptibles d’être révisés dans les semaines qui viennent.
Cette édition fournit des informations sur l’activité partielle (ou chômage partiel), les entrées en formation des demandeurs d’emploi et les contrats aidés.
8,7 millions de salariés concernés par des demandes d’activité partielle
Au 14 avril 2020, en raison du coronavirus, 904 000 demandes d’autorisation préalable de mise en activité partielle ont été déposées par 864 000 établissements, représentant 732 000 entreprises. Le nombre de dossiers a ainsi augmenté de 23 % par rapport au 7 avril.
Ces demandes concernent 8,7 millions de salariés (soit une hausse de 2 millions en une semaine), pour un total de 3,7 milliards d’heures chômées demandées (+ 0,8 milliard en une semaine). Cela représente en moyenne 425 heures chômées demandées par salarié (soit plus de 12 semaines à 35 heures hebdomadaires).
58 % des salariés faisant l’objet d’une demande d’activité partielle depuis le 1er mars travaillent dans des établissements de moins de 50 salariés, ces établissements représentant 34 % de l’emploi salarié privé. À l’inverse, ceux qui travaillent dans des établissements de plus de 250 salariés représentent 16 % des salariés en activité partielle, alors que ces établissements recouvrent 20 % de l’emploi salarié privé.
En termes de secteur d’activité, l’activité partielle est principalement demandée par des établissements du commerce et de la réparation des automobiles (23,3 %), de l’hébergement et de la restauration (13,9 %), de la construction (13,8 %), et des activités de services spécialisés, scientifiques et techniques (13,5 %). Ces quatre secteurs concentrent 65 % des demandes, 60 % des effectifs concernés et 61 % des heures chômées demandées depuis le 1er mars.
Les deux régions ayant reçu le plus de demandes d’activité partielle sont l’Île-de-France (20,2 %) et Auvergne-Rhône-Alpes (13 %). Elles cumulent à elles seules 33 % des demandes, 37 % des effectifs concernés et 36 % des heures demandées depuis le 1er mars, une proportion proche de leur part dans l’emploi salarié privé (37 %).
Les procédures de restructurations en diminution
Depuis début mars, le nombre hebdomadaire de plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) a diminué et le nombre de suppressions de postes envisagées dans ce cadre a ainsi été divisé par 10 sur la période. En outre, depuis début mars, 515 « petits » licenciements collectifs ont été initiés. Ces procédures concernent dans 8 cas sur 10 des licenciements de moins de 10 salariés. Les secteurs les plus concernés sont la construction (22 %), le commerce et la réparation automobile (19 %) ainsi que l’industrie manufacturière (15 %).
Entrées en contrats aidés : divisées par 3 par rapport au début du confinement
Depuis le début du confinement, du 16 mars au 12 avril 2020, environ 2 000 entrées ont été enregistrées en contrats aidés (Parcours Emploi Compétences) par l’ASP. En comparaison, sur le mois précédant le confinement, du 10 février au 8 mars 2020, le nombre cumulé d’entrées était de 5 000, soit une baisse de 61 % par rapport à cette période de référence. Cette chute peut partiellement refléter un ralentissement dans l’activité d’enregistrement des contrats par l’ASP dans le contexte actuel.
(Dares, Études et statistiques, Tableau de bord, 14 avr. 2020)
Rédaction Lextenso