L'INSEE vient de publier le bilan des mariages en 2018.
Depuis 6 ans, le nombre de mariages reste stable.
Les mariés les plus jeunes, les personnes qui se marient pour la première fois et celles en couple de sexe différent se marient plus près de leur lieu de naissance que les autres.
8 personnes sur 10 se marient dans leur commune de résidence.
Le nombre de mariages reste stable
En 2018, 234 700 mariages ont été célébrés en France, soit environ autant qu’en 2017 (233 900 mariages).
Le nombre de mariages entre personnes de sexe différent (228 300) reste également relativement stable ces 6 dernières années.
Le nombre de mariages n’a cependant jamais été aussi faible que ces dernières années. De 1958 à 1972, le nombre de mariages augmentait compte tenu du rajeunissement de l’âge au mariage et de l’arrivée des générations nombreuses du baby boom à l’âge adulte. Il avait alors atteint le point culminant de 423 000. Il a ensuite diminué jusqu’à la fin des années 1980. Entre 1988 et 1999, le nombre de mariages a évolué entre 260 000 et 300 000, sans qu’une tendance à la hausse ou à la baisse ne se dessine.
Après la mise en place du pacs (fin 1999), le nombre de mariages a repris sa baisse tendancielle, avec une exception notable entre 2010 et 2012.
En 2018, le nombre de mariages entre personnes de même sexe est de 6 400 (3 300 couples d’hommes et 3 100 couples de femmes). Depuis la promulgation de la loi n° 2013-404 du 17 mai 2013, plus de 7 000 couples de même sexe se sont mariés chaque année, avec un pic à 10 500 en 2014.
Part des personnes se mariant dans leur commune ou département de naissance
Parmi les personnes qui se sont mariées en 2018, 7,5 % se sont unies dans la commune où elles sont nées et 42,4 % dans leur département de naissance.
Les mariés célèbrent plus souvent leur union dans leur commune de naissance dans le nord et l’est de la France (19,3 % dans la Marne ; 15,2 % dans la Somme ; 13,3 % en Haute-Marne ; 13,0 % dans les Ardennes), mais également dans les DOM, en Corse et en Haute-Vienne.
À l’opposé, cette proportion est très faible dans les départements d’Île-de-France, en particulier en Essonne (2,2 %), en Seine-et-Marne (2,9 %) et à Paris (3,5 %), ainsi que sur la façade Atlantique (2,9 % dans les Landes).
Plus la taille de l’unité urbaine augmente, plus la part de mariés nés dans la commune augmente (de 0,7 % dans les communes rurales à 18,7 % dans les unités urbaines de 100 000 à 200 000 habitants). Cette part redescend à 3,7 % dans l’agglomération parisienne.
C’est dans les DOM, le nord et l’est, mais aussi dans les départements ruraux du nord-ouest de la France que l’on se marie le plus dans son département de naissance. Dans la région Grand Est, seule la Meuse compte moins d’un marié sur deux né dans le département où le mariage a été célébré.
Parmi les 9 départements où moins d’un marié sur quatre y est né figurent tous les départements d’Île-de-France à l’exception des Yvelines (26,3 %). Ces proportions faibles s’expliquent par une mobilité résidentielle entrante importante.
Le lieu du mariage varie en fonction de l'âge
Les mariés les plus jeunes (moins de 25 ans) se marient davantage que les autres dans leur commune de naissance (12,7 %, contre 7,5 % pour l’ensemble des mariés) et leur département de naissance (48 %, contre 42,4 %).
Ils sont également plus nombreux à être nés hors de France (21,7 %, contre 15,9 % pour l’ensemble des mariés quel que soit leur âge).
Les personnes âgées de 60 ans ou plus se marient moins souvent dans leur département de naissance (34,6 %, contre 42,4 %).
Les primo-mariés et le lieu de mariage
44,1 % des personnes qui se marient pour la première fois (primo-mariés) le font dans leur département de naissance, contre 35 % pour les personnes ayant déjà été mariées.
Il peut s’agir d’un effet d’âge puisque les primo-mariés sont les plus jeunes (34,6 ans contre 50,1 ans en moyenne pour les autres) et que les jeunes se marient plus souvent dans leur département de naissance.
Les primo-mariés sont un peu moins souvent nés à l’étranger (15 % contre 19,8 %).
Les mariés n’ayant pas d’enfants en commun avec leur nouveau conjoint sont 39,4 % à se marier dans leur département de naissance et 19,1 % sont nés à l’étranger, contre respectivement 49,5 % et 8,3 % pour ceux ayant déjà un enfant en commun.
Les personnes de sexe différent se marient davantage à proximité de leur lieu de naissance
Les personnes en couple de sexe différent se marient davantage à proximité de leur lieu de naissance que les personnes en couple de même sexe. 7,5 % des personnes en couple de sexe différent se marient dans leur commune de naissance, soit 5,2 % des hommes et 5,7 % des femmes.
42,7 % des personnes en couple de sexe différent se sont mariées dans leur département de naissance, contre 26,7 % seulement pour les hommes ayant épousé un homme et 36,8 % des femmes ayant épousé une femme.
Les femmes qui se sont mariées avec une femme ne sont que 6,9 % à être nées à l’étranger, contre 16,8 % pour les hommes qui se sont mariés avec un homme et 16 % pour les conjoints des couples de sexe différent.
Le nombre de mariages selon le lieu de résidence
En 2018, 8 personnes sur 10 se sont mariées dans leur commune de résidence. Le mariage peut être célébré dans la mairie du domicile envisagé par le couple ou de leur résidence secondaire, mais d’autres possibilités existent. Il peut notamment être célébré dans l’une des communes de résidence d’un des conjoints avant le mariage ou dans la commune de résidence des parents des futurs époux.
Cette dernière possibilité explique en grande partie que seuls 71,8 % des mariés de moins de 30 ans se marient dans leur commune de résidence, contre 81,8 % pour les mariés de 30 à 59 ans et 91 % pour les mariés de 60 ans ou plus.
Les personnes de nationalité française sont 78,5 % à se marier dans leur commune de résidence, contre 87,6 % de celles de nationalité étrangère.
Les personnes se remariant célèbrent davantage leur mariage dans la commune où elles résident (ou souhaitent résider) après le mariage : 89,3 % pour les anciens veufs et 88 % pour les anciens divorcés, contre 77,5 % pour les primo-mariés.
Enfin, les couples de même sexe s’unissent à 83,3 % dans leur commune de résidence, contre 79,4 % pour les couples de sexe différent.
(INSEE Résultats, act. 11 févr. 2020, par Papon S.)
Rédaction Lextenso