Répartition de la population dans les unités urbaines et les aires d'attraction des villes

Ref : Defrénois 10 déc. 2020, n° DEF165s2, p. 15

L'INSEE a publié le 21 octobre 2020 deux études statistiques portant sur le nombre d'habitants dans les unités urbaines et dans les aires d'attraction des villes.

Le nombre d'habitants dans les unités urbaines

Les unités urbaines permettent de caractériser les communes de France selon le double critère de la continuité du bâti et du nombre d’habitants. Une nouvelle délimitation des unités urbaines a été réalisée en 2020.

Des unités urbaines de taille très variable

Au 1er janvier 2020, 2 467 unités urbaines, nouvellement délimitées par l’INSEE, façonnent le territoire français, dont près de 2 000 comportent moins de 10 000 habitants. 62 unités urbaines rassemblent plus de 100 000 habitants, dont 36 plus de 200 000 habitants. 5 unités urbaines comptent plus d’un million d’habitants, parmi lesquelles l’agglomération parisienne avec 10,8 millions d’habitants.

8 personnes sur 10 résident dans une unité urbaine et près de 5 sur 10 dans une unité urbaine de plus de 100 000 habitants. La population est concentrée dans les plus grandes unités urbaines : 1 personne sur 6 vit dans l’unité urbaine de Paris et 1 sur 4 dans une unité urbaine de plus de 200 000 habitants.

Si elles représentent 80 % du nombre total d’unités urbaines, les unités urbaines de moins de 10 000 habitants n’abritent qu’une minorité de la population : 13 % des habitants, soit moins que dans l’agglomération parisienne.

Des régions et des départements au profil contrasté

Au niveau régional, la part de la population vivant dans une unité urbaine est la plus faible en Bourgogne-Franche-Comté (57 %) et la plus élevée en Île-de-France (plus de 99 %) et dans les DOM hors Guyane (98 % en moyenne).

Au niveau départemental, cette proportion varie de 21 % pour la Creuse à plus de 99 % pour les Bouches-du-Rhône, Paris et tous les départements de la petite couronne.

Certaines régions présentent de forts contrastes entre les départements. En Nouvelle Aquitaine, la différence entre la Creuse (21 %) et la Gironde (87 %) est de 66 points. En Auvergne-Rhône-Alpes, cet écart atteint 60 points entre le Cantal (35 %) et le Rhône (95 %) et en Occitanie, la part de la population vivant dans une unité urbaine dans l’Hérault (89 %) dépasse de 53 points celle du Gers (36 %). Certaines régions sont plus homogènes comme la Corse (3 points d’écart entre les deux départements), l’Île-de-France (16 points), la Bretagne (17 points) ou le Centre-Val de Loire (22 points).

Davantage de jeunes dans les plus grandes unités urbaines

La structure de la population par âge varie selon la taille de l’unité urbaine. La part des jeunes adultes augmente avec la taille de l’unité urbaine. Les 18-29 ans représentent 11 % de la population des unités urbaines de 2 000 à 4 999 habitants, contre 17 % pour celles de 200 000 habitants ou plus. Parmi celles-ci, l'agglomération de Paris se caractérise par une plus faible proportion des 18-24 ans et une plus forte proportion des 25-29 ans et des trentenaires.

Inversement, la part des personnes âgées d’au moins 60 ans diminue avec la taille de l’unité urbaine, passant de 29 % dans les unités urbaines de moins de 5 000 habitants à 20 % dans l’agglomération de Paris.

La part de la population vivant dans une unité urbaine augmente

Parmi les 2 289 unités urbaines de 2010, 1 952 ont la même composition communale en 2020. Les changements affectant les 337 autres unités urbaines ont pris de multiples formes : 37 ont disparu, 161 ont soit absorbé soit perdu des communes depuis 2010, 26 se sont scindées en 54 nouvelles unités urbaines, 89 se sont regroupées en 43 nouvelles entités. Les 24 unités urbaines restantes engendrent 21 unités urbaines de 2020 selon des mécanismes plus complexes. Par ailleurs, 236 unités urbaines sont apparues sur la période.

124 communes appartenaient à une unité urbaine en 2010 mais plus en 2020. Inversement, 520 communes appartiennent à une unité urbaine en 2020, mais pas en 2010. En 2020, 7 580 communes appartiennent à une unité urbaine, contre 7 184 en 2010.

En 2017, 79,2 % de la population vit dans une unité urbaine 2020, contre 78,5 % mesuré dix ans auparavant pour les unités urbaines 2010. Sur la période, la population augmente de 4,2 % dans les 7 060 communes qui sont dans une unité urbaine en 2010 et en 2020. Les 520 communes appartenant nouvellement à une unité urbaine 2020 apportent 860 000 nouveaux habitants tandis que 163 000 personnes habitent les communes n’appartenant plus à une unité urbaine. Dans les communes qui ont intégré une unité urbaine entre 2010 et 2020, la population augmente plus vite qu'en moyenne nationale (+ 16,2 % en 10 ans, contre + 4,7).

9 personnes sur 10 vivent dans les aires d'attraction des villes

L’aire d’attraction d’une ville définit l’étendue de son influence sur les communes environnantes. En France, les 699 aires d’attraction des villes regroupent plus de 9 personnes sur 10.

93 % de la population vit dans l’aire d’attraction d’une ville

En France, 93 % de la population vit dans l’une des 699 aires d’attraction des villes, dont 682 aires en France métropolitaine et 17 aires dans les DOM. Avec 13 millions d’habitants, l’aire d’attraction de Paris concentre, à elle seule, près d’un habitant sur cinq. 13 autres aires comptent plus de 700 000 habitants : Lyon, Marseille-Aix-en-Provence, Lille, Toulouse, Bordeaux, Genève-Annemasse, Nantes, Luxembourg, Strasbourg, Sarrebruck, Montpellier, Rennes et Grenoble.

47 aires ont entre 200 000 et 700 000 habitants, 126 aires entre 50 000 et 200 000 habitants et 512 ont moins de 50 000 habitants.

La moitié de la population réside au sein du pôle d’une aire

En France, en 2017, 51 % de la population réside dans un pôle (dont 28 % dans les communes-centres et 23 % dans les autres communes constituant les pôles), tandis que 43 % habite en couronne.

Au sein des aires, la répartition de la population entre les pôles et les couronnes varie selon la taille de l’aire. C'est dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants que le poids des couronnes est le plus élevé, avec près de 60 % de la population de l’aire. Cette proportion diminue ensuite quand la taille de l’aire augmente ; elle n’est plus que de 19 % dans l’aire de Paris. Le poids des couronnes est également réduit dans les aires les plus petites : elles accueillent 47 % de la population des aires de moins de 50 000 habitants.

Au sein du pôle, le poids de la commune-centre est d’autant plus important que l’aire est petite. Dans les aires de moins de 50 000 habitants, la commune-centre comprend en moyenne 88 % de la population du pôle. Cette proportion n’est plus que de 53 % pour les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris) et 21 % pour celle de Paris.

La population croît fortement dans les aires de 700 000 habitants ou plus

Entre 2007 et 2017, la croissance de la population est la plus dynamique dans les aires de 700 000 habitants ou plus. 20 % de la population a entre 15 et 29 ans, contre 16 % sur le reste du territoire. Parmi ces aires, certaines sont également très attractives, comme Genève-Annemasse (partie française), Bordeaux, Montpellier ou encore Toulouse, avec un solde migratoire fortement positif. Le solde migratoire est en revanche nettement négatif dans l’aire de Paris. Il est également négatif dans les aires de Lille, Grenoble, Sarrebruck (partie française) ou Marseille-Aix-en-Provence.

Les aires entre 50 000 et 700 000 habitants sont dans une situation intermédiaire : la population augmente un peu moins vite que la moyenne nationale. Il est toutefois déficitaire dans une trentaine d’aires, notamment dans celles de Quimper, Royan et Les Sables-d’Olonne.

Dans les aires de moins de 50 000 habitants et dans les communes hors attraction des villes, la population a crû très faiblement entre 2007 et 2017, avec de plus des évolutions divergentes par sous-période contrairement aux aires plus grandes : elle baisse légèrement entre 2012 et 2017, alors qu’elle augmentait entre 2007 et 2012. Le solde naturel y est négatif entre 2012 et 2017, ce qui s’explique par une proportion plus élevée de personnes âgées (32 % des personnes ont plus de 60 ans, contre 24 % sur le reste du territoire).

Si le solde migratoire demeure positif, il est toutefois en repli et ne compense plus le déficit naturel. Toutefois, dans 29 départements de France, la population des communes hors attraction des villes augmente entre 2012 et 2017. Cette croissance est particulièrement soutenue (plus de 0,8 % par an) en Guyane, dans le Doubs, en Haute-Corse, dans l’Hérault ou encore dans le Var.

Les communes-centres des aires d’attraction des villes sont moins dynamiques

La croissance de la population est nettement plus faible dans les communes-centres que dans le reste des aires. La population baisse désormais dans la commune de Paris (- 0,48 % par an entre 2012 et 2017, après + 0,43 % entre 2007 et 2012) et dans les communes-centres des aires de moins de 50 000 habitants (- 0,19 % par an entre 2012 et 2017).

À Paris, cette baisse est due à un déficit migratoire marqué, tandis que, dans les communes-centres des aires de moins de 50 000 habitants, elle s’explique par un solde naturel négatif. Dans les autres communes des pôles, le solde migratoire est négatif en moyenne (- 0,26 % par an entre 2007 et 2017), mais de façon moins marquée en fin de période, et avec de fortes différences selon la taille de l’aire. Ces communes bénéficient en revanche d’un excédent naturel marqué sur toute la période (+ 0,78 % par an en moyenne entre 2007 et 2017), à l’exception de celles appartenant aux aires de moins de 50 000 habitants.

Enfin, dans les couronnes des aires, le solde migratoire est positif, et plus important que le solde naturel, de nombreux ménages s’installant en périphérie des grandes villes.

La croissance de la population dans les couronnes des aires a toutefois ralenti au cours de la dernière décennie. Cette tendance est très nette dans les aires de moins de 200 000 habitants et s’explique majoritairement par un moindre excédent migratoire.

(INSEE Focus nos 210 et 211, 21 oct. 2020)

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